Volailles plein air… à propos de la réglementation
Les récentes modifications des normes sanitaires relatives aux conditions de mise à l’abri de volailles en élevage commercial (DGAL/SDSBEA/2021-865 du 18/11/2021) conduisent les éleveurs de volailles en plein air à s’interroger tant sur leurs pratiques que sur celles des autres types d’élevage, ainsi que sur ces nouvelles mesures.
Ce document, destiné à la maîtrise du développement de la grippe aviaire, définit un ensemble de normes. Elles ont été établies sous la pression de la filière volaille (voire directement par cette filière) afin de se protéger de la peur viscérale des germes qui influent sur la régularité des marchés industriels et de l’impact inévitable sur l’exportation.
Ces mesures visent à protéger l’industrie Agro-alimentaire. Elles sont contraignantes vis-à-vis des éleveurs et principalement ceux qui pratiquent l’élevage plein air alors même qu’ils respectent l’environnement.
De ces 3 types d’élevage lequel est le plus en capacité de résister à la grippe aviaire ?
Industriel standard
Plein air confiné
Plein air
Comme toute épidémie, les origines de la grippe aviaire sont à rechercher au-delà du germe lui-même. De nombreux facteurs contribuent au développement de cette maladie, dont tous se retrouvent dans les élevages industriels:
Elevage industriel
Absence de qualité d’approvisionnement
Pour la construction de leur corps les animaux ont besoin :
d’air,
d’eau,
d’une alimentation équilibrée ne visant pas un objectif de vie à long terme, mais de production à outrance
Absence de qualité environnementale
La qualité environnementale est nécessaire à la construction comportementale
Non-respect du nombre et de l’équilibre des congénères par groupe.
Pas de relations animaux-éleveurs.
Pas de répartition des différents espaces de vie.
Pas de garantie de sécurité.
Transports permanents d’animaux sans vides sanitaires
Entre élevages :
Création d’élevage proche des lieux de migration
Concentration d’élevages sur une zone donnée,
Spécialisations qui génèrent un gain de main-d’œuvre, mais augmentent tant les frais que les risques sanitaires
Entre élevages et abattoirs : Les animaux des élevages industriels sont abattus industriellement loin de l’élevage. Ces transports d’animaux sont reconnus comme étant la base de déplacement et de développement de tout germe quel qu’il soit :
Aucun vide sanitaire n’est fait entre chaque transport.
Aucun élevage industriel n’abat ses animaux.
Elevage plein air
Qualité sanitaire
20% de perte dus à la prédation
Frais vétérinaires quasi inexistants.
Eleveur réconforté par la sécurité sanitaire
Les animaux en bonne santé sont équilibrés et leur comportement est fiable
Un animal en souffrance est plus vite repéré,
Les manipulations ou contentions sont acceptées sans stress.
Les viandes sont de meilleure qualité.
Respect environnemental
Du sol et de l’eau par les rotations de parcours,
viande sans intrant (insecticide, fongicide, bactéricide, antibiotiques, nitrites, etc…) avec une réduction d’énergie (chauffage localisé, circuits courts)
Par leurs méthodes d’élevage, les circuits de distributions, les manières de consommer, les petits éleveurs sont le frein aux développements microbien et apportent les solutions au réchauffement climatique et aux problématiques économiques et humaines qui menacent nos sociétés
Comme pour toute question, si l’on gratte un peu, on trouve au moins deux réponses. Qui est à l’origine de la grippe aviaire ? Le germe ou son milieu ?