Volailles plein air… à propos de la réglementation

Auge
Effets de l’ingestion de mycotoxines chez le porc
26 novembre 2021

Volailles plein air… à propos de la réglementation

Les récentes modifications des normes sanitaires relatives aux conditions de mise à l’abri de volailles en élevage commercial (DGAL/SDSBEA/2021-865 du 18/11/2021) conduisent les éleveurs de volailles en plein air à s’interroger tant sur leurs pratiques que sur celles des autres types d’élevage, ainsi que sur ces nouvelles mesures.

Ce document, destiné à la maîtrise du développement de la grippe aviaire, définit un ensemble de normes. Elles ont été établies sous la pression de la filière volaille (voire directement par cette filière) afin de se protéger de la peur viscérale des germes qui influent sur la régularité des marchés industriels et de l’impact inévitable sur l’exportation.

Ces mesures visent à protéger l’industrie Agro-alimentaire. Elles sont contraignantes vis-à-vis des éleveurs et principalement ceux qui pratiquent l’élevage plein air alors même qu’ils respectent l’environnement.

De ces 3 types d’élevage lequel est le plus en capacité de résister à la grippe aviaire ?

Industriel standard

Plein air confiné

Plein air

Comme toute épidémie, les origines de la grippe aviaire sont à rechercher au-delà du germe lui-même. De nombreux facteurs contribuent au développement de cette maladie, dont tous se retrouvent dans les élevages industriels:

Elevage industriel

Absence de qualité d’approvisionnement

Pour la construction de leur corps les animaux ont besoin :

  •  d’air,
  • d’eau,
  • d’une alimentation équilibrée ne visant pas un objectif de vie à long terme, mais de production à outrance

Absence de qualité environnementale

La qualité environnementale est nécessaire à la construction comportementale

  • Non-respect du nombre et de l’équilibre des congénères par groupe.
  • Pas de relations animaux-éleveurs.
  • Pas de répartition des différents espaces de vie.
  • Pas de garantie de sécurité.

Transports permanents d’animaux sans vides sanitaires

  • Entre élevages :
    • Création d’élevage proche des lieux de migration
    • Concentration d’élevages sur une zone donnée,
    • Spécialisations qui génèrent un gain de main-d’œuvre, mais augmentent tant les frais que les risques sanitaires
  • Entre élevages et abattoirs : Les animaux des élevages industriels sont abattus industriellement loin de l’élevage. Ces transports d’animaux sont reconnus comme étant la base de déplacement et de développement de tout germe quel qu’il soit :
    • Aucun vide sanitaire n’est fait entre chaque transport.
    • Aucun élevage industriel n’abat ses animaux.

Elevage plein air

Qualité sanitaire

  • 20% de perte dus à la prédation
  • Frais vétérinaires quasi inexistants.
  • Eleveur réconforté par la sécurité sanitaire
  • Les animaux en bonne santé sont équilibrés et leur comportement est fiable
    • Un animal en souffrance est plus vite repéré,
    • Les manipulations ou contentions sont acceptées sans stress.
    • Les viandes sont de meilleure qualité.

Respect environnemental

  • Du sol et de l’eau par les rotations de parcours,
  • viande sans intrant (insecticide, fongicide, bactéricide, antibiotiques, nitrites, etc…) avec une réduction d’énergie (chauffage localisé, circuits courts)
  • Par leurs méthodes d’élevage, les circuits de distributions, les manières de consommer, les petits éleveurs sont le frein aux développements microbien et apportent les solutions au réchauffement climatique et aux problématiques économiques et humaines qui menacent nos sociétés

Comme pour toute question, si l’on gratte un peu, on trouve au moins deux réponses. Qui est à l’origine de la grippe aviaire ? Le germe ou son milieu ?

Comments are closed.