Aujourd’hui, de nombreuses exploitations sont dites « industrielles ». Dans le cas de cet élevage principalement en bâtiments fermés où les animaux concentrés ont peu d’espace pour se déplacer et peu de stimuli, les besoins physiologiques et psychologiques ne sont pas totalement satisfaits (liens sociaux, jeux, accès à l’extérieur, etc.) les cochons développent du stress.
Fort de ces observations, il ne faut pas reproduire en plein air les erreurs commises en élevage industriel.
La manifestation d’un stress est toujours le résultat d’une réaction hormonale en chaîne. Car en fait, pas moins de cinq hormones entrent en jeu :
Elle est sécrétée par l’hypophyse, une glande située à la base du cerveau. Son rôle est de stimuler les glandes surrénales, qui à leur tour libèrent le cortisol.
Il a pour but de fournir au cerveau un apport en énergie suffisant pour nous préparer à faire face au stress. Il intervient notamment dans la régulation de la tension artérielle, de la fonction cardio-vasculaire, de la fonction immunitaire.
Elle prépare l’organisme à répondre au stress. Elle entraîne l’augmentation du rythme cardiaque et de la respiration. La pression artérielle augmente. Elle modifie les sécrétions hormonales de l’ensemble du corps et paralyse les réflexions normales de l’individu et provoque la panique. Elle est responsable à la mort de l’animal de la transformation du glycogène (sucre du muscle) en acide lactique : conséquences la viande pisse, les fermentations pour la charcuterie sèche ne se font pas ou males.
Cette hormone, dite de l’amour, intervient notamment au niveau du comportement en société. Elle est aussi particulièrement impliquée dans la relation mère- petits enfants. Elle est responsable aussi de l’expulsion des porcelets (durée de mise-bas) à la naissance et de la sécrétion lactée.
Elle également appelée hormone antidiurétique. Elle permet de réguler les fonctions urinaires et la pression sanguine. Elle joue un rôle important dans la gestion de l’anxiété.
Source : interview du professeur Martine Duclos, service de médecine du sport et des explorations fonctionnelles, CHU Clermont-Ferrand.
Les études scientifiques sur l’homme s’accordent à dire que le stress aurait un impact déterminant sur la taille du fœtus dans l’utérus, mais aussi sur celle du nourrisson.
Chez les animaux, le stress maternel prénatal (PREMS) affecte de nombreux aspects du développement de la progéniture. Et ce, de la croissance intra-utérine, pendant la lactation et post-sevrage.
Les éleveurs savent depuis toujours que l’importance de la croissance et l’état de santé en fin d’engraissement est dépendante des états précédents (pré-engraissement, dépendants du stade précédent, etc.). Aussi, il y a forcément des dépendances plus en amont et des conséquences en aval de tout phénomène psychosomatique.
Le stress est un élément nécessaire au bon fonctionnement de la vie, mais point trop n’en faut ! Le petit animal (ou humain d’ailleurs) sait très bien se faire peur quand son corps ou sa tête en éprouve le besoin même inconsciemment. Pourquoi en rajouter ? Laissons faire la nature comme elle doit se vivre. Mettons la Science là où elle doit être : explication de phénomènes exacte au moment où elle est expliquée. Et la Nature là où elle a toujours été : l’état supérieur qui englobe et dirige tous les éléments vivants, de la roche jusqu’aux êtres dans leurs évolutions dans l’espace et le temps.
Autrefois, les éleveurs créaient du stress chez les jeunes cochettes pour stimuler les venues en chaleurs (œstrus) et les rendre visibles dans les petits élevages ne possédant pas de mâle.
Aujourd’hui, cette méthode a malheureusement été remis au goût du jour en élevage industriel. Ceci principalement pour réduire les charges : rotation du cheptel, gain alimentaire, diminution des investissements bâtiments. Les éleveurs, bien souvent mal conseillés par l’ensemble de la filière porc, font ainsi saillir les truies avant l’âge de 8 mois. Le corps n’est alors pas mâture pour assurer toutes les étapes de la procréation jusqu’à l’allaitement et cette situation peut même se reproduire sur les cycles suivants
Sachez qu’un éleveur respectueux met ses cochettes à la reproduction à partir de 8 mois minimum !
Faire reproduire une cochette qui n’a pas eu un cycle hormonale naturel entraîne :
A noter : La qualité et la quantité de lait sécrété, ainsi que le rythme des tétées sont adaptées et dépendent des relations mère-petits ; donc très individualisés d’une portée à l’autre
Ceci n’étant que la répercussion du simple non-respect du fonctionnement de l’évolution de l’individu. Cela engendre des répercussions sur le bien-être, le fonctionnement de la truie, les relations éleveur-animal et donc les résultats économiques de l’élevage.
*L’écrasement des porcelets est la résultante de plusieurs facteurs agissants seul ou en corrélation.